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Outils utilisés
Initiative de
  • Le Service des travaux municipaux de la ville de Barrie
Partenaires
  • l'Agence ontarienne des eaux
  • Le ministère ontarien de l'environnement
  • Barrie Public Utilities Commission (PUC)
  • L'Initiative éco-communautaire
  • Environmental Action Barrie
  • Ontario Hydro
  • Consumers Gas
  • Des entreprises
Résultats
  • Des économies totales estimées de 1 782 500 litres par jour
  • Consommation d'eau réduite en moyenne de 62 litres par personne par jour
  • 14 200 toilettes à débit réduit ont été installées
  • Le programme d'investissement de la ville a pu profiter d'un étalement net de 18,7 M $ sur sept ans

Programme de conservation de l'eau de la ville de Barrie

La ville de Barrie en Ontario, par son programme de modernisation pour la conservation de l'eau, a pu reporter des dépenses en capital de plusieurs millions de dollars reliées à ses systèmes d'approvisionnement et de traitement de l'eau. Sur deux ans, la ville a subventionné pour ses résidents des toilettes à débit d'eau restreint, des pommes de douche à débit réduit et des aérateurs.

Historique

Nota: Pour minimiser les coûts de maintenance du site, toutes les études de cas sont écrites au passé, même si elles sont en cours, comme dans le cas de ce programme.

Au cours des années '90, la ville de Barrie en Ontario, située sur la rive du lac Simcoe à 80 kilomètres au nord de Toronto, était parmi les villes du Canada qui connaissaient un essor fulgurant avec une population de 90 000 habitants (pour probablement atteindre 185 000 en 2021). Par conséquent, la demande pour des systèmes d'approvisionnement d'eau et de traitement des eaux usées croissait en proportion. En 1994, le débit quotidien moyen de ses eaux usées atteignait 37 300 mètres cubes (soit près de 80 % de la capacité de son système) et la ville faisait face à un investissement de quelque 41 M $ pour améliorer et agrandir son réseau d'égouts afin de répondre aux exigences d'une croissance future.

La Barrie Public Utilities Commission (PUC) approvisionnait toute la ville en eau par des puits d'eau souterraine. Pour répondre à la demande croissante, on évaluait à environ 27 M $ les coûts de développement d'un nouveau réseau d'approvisionnement d'eau de surface pour la baie de Kempenfelt et les travaux de construction devaient débuter en 2000. La ville envisageait de dépenser 68 M $ pour ses systèmes d'approvisionnement et d'assainissement d'eau sur 10 ans à partir de 1994, ce qui représentait un coût de 750 $ par résident.

Le Service des travaux municipaux a effectué une analyse environnementale des problèmes sur les réseaux d'assainissement et d'approvisionnement d'eau pour découvrir qu'en implantant une stratégie de conservation, la plupart des dépenses en capital pouvaient être reportées de 10 à 25 ans permettant de différer le paiement d'intérêts sur les emprunts nécessaires. Afin de réduire les débits d'eau d'assainissement et l'utilisation de l'eau, un programme pour l'installation de toilettes et de pommes de douche à débit réduit dans 15 000 ménages a été élaboré en partenariat avec l'Agence ontarienne des eaux et le ministère de l'Environnement.

Le programme s'est avéré bénéfique non seulement pour la ville mais aussi pour ses usagers résidentiels et industriels puisque des économies se sont reflétées sur leurs redevances pour l'eau au compteur.

Par conséquent une seule amélioration a été nécessaire durant la période de 1995 à 2001 - soit pour traiter une plus grande évacuation des matières solides associées à l'accroissement de la population. Cette amélioration a consisté à remplacer le poste de chloration existant par un système de désinfection à lampe UV qui réduisait la concentration des dérivés du chlore dans la baie de Kempenfelt et du lac Simcoe. Quoique les frais d'entretien du nouveau système étaient plus élevés que pour le poste de chloration, ils ne représentaient que 0,5 % environ des coûts d'exploitation et d'entretien.

Établir les objectifs

La ville s'était fixé comme objectif d'économiser 50 litres d'eau par jour par consommateur dans 15 000 ménages - représentant environ 55 % de tous les logements de Barrie en 1994 - et ce, avant février 1999. Cette mesure s'est traduite par une réduction approximative de 5,5 % des débits quotidiens moyens. Elle visait aussi à différer de 3 à 5 ans les dépenses majeures en capital.

Mettre en oeuvre le programme

Le programme était axé sur le remplacement des pommes de douche et des toilettes ordinaires dans les ménages par des accessoires à débit réduit. Ils diminuaient la demande en eau et le débit d'égout puisqu'il y avait moins d'eau qui circulait dans les systèmes domestiques. Les toilettes à débit réduit, approuvées par l'Association canadienne de normalisation, utilisaient 6 litres par chasse d'eau plutôt que les 20 litres des toilettes ordinaires, alors que les pommes de douche à débit réduit passaient d'une consommation de 16 à 20 litres la minute à 9,5 litres la minute, tout en maintenant une pression d'eau optimale.

Pour contrebalancer les frais d'installation (Surmonter des obstacles spécifiques), la ville a dressé une liste d'entreprises qui avaient accepté un tarif fixe pour chaque installation : 53 $ pour une toilette à débit réduit et 85 $ pour deux. Les entreprises avaient été invitées à soumissionner sur les options suivantes :

  1. les frais d'installation d'une, deux ou trois toilettes dans une résidence unifamiliale;
  2. les frais d'installation d'une pomme de douche et deux aérateurs dans une résidence unifamiliale;
  3. les frais d'installation d'un nombre de toilettes soit de 1 à 10, 11 à 25, 26 à 50, et 50 et plus, de même que les frais d'installation d'un nombre équivalent de pommes de douche dans des immeubles à logements multiples.

 

L'entreprise qui avait présenté la plus basse soumission se voyait octroyer le droit exclusif à un certain nombre d'immeubles à logements multiples et/ou de résidences unifamiliales.

Les spécifications concernant les accessoires requis étaient fournies afin de permettre aux chefs de ménage de les installer eux-mêmes ou d'engager un plombier qualifié, avisant ensuite la ville que les travaux avaient été complétés.

Promotion

Le programme a été publicisé dans les journaux, sur des présentoirs permanents dans les salons d'habitation et les mails des centres commerciaux, et par des encarts envoyés aux consommateurs avec leur facture (Médias). L'Initiative éco-communautaire et Environmental Action Barrie (organismes sans but lucratif) ont aussi fait connaître le programme.

Le matériel promotionnel contenait des détails sur les différents modèles de toilettes à débit réduit, pommes de douche et aérateurs disponibles, et invitait les consommateurs à contacter la ville pour de plus amples renseignements pour joindre le programme. On expliquait aussi que si le programme n'entraînait pas des économies d'eau suffisante, la ville se verrait alors dans l'obligation d'investir d'importantes sommes d'argent pour agrandir son usine d'épuration et possiblement ajouter une station de traitement des eaux usées, travaux qui hausseraient les tarifs de l'eau (Soutenir la motivation au fil du temps). Le programme s'adressait à tous les résidents de Barrie.

La ville a aussi envoyé des trousses d'information aux chefs de ménage et aux locateurs qui s'informaient du programme. Les trousses comprenaient une liste des accessoires économiseurs d'eau admissibles, les lignes directrices du programme de même qu'une liste d'entrepreneurs en plomberie acceptée par le processus d'appel d'offres.

Une vérification énergie/eau/rejets a été effectuée dans quelques ménages pour s'assurer que les toilettes et les pommes de douche à débit réduit étaient nécessaires et pour établir un point de comparaison ultérieure.

Un programme de rabais a aussi été mis sur pied. La ville offrait un rabais de 145 $ par toilette aux chefs de ménage ce qui signifiait que la plupart des toilettes étaient gratuites pour le propriétaire. Les coûts de toute autre amélioration en sus des 145 $ de rabais étaient la responsabilité du propriétaire. Les pommes de douche étaient également offertes à un prix réduit de 8 $ chacune (Mesures incitatives financières). Le chef de ménage devait payer la facture pour les toilettes et pommes de douche, et envoyer le reçu à la ville pour en obtenir le rabais. Le chef de ménage défrayait les frais d'installation.

Pour un investissement unique variant entre 53 $ pour une toilette ou 85 $ pour deux (lequel pouvait être payé par versements sans intérêt à même la facture d'eau – Surmonter des obstacles spécifiques) le chef de ménage pouvait s'attendre à une réduction permanente de ses redevances pour l'eau. La réduction de la facture contrebalançait rapidement son petit investissement.

Obtenir le financement pour le programme

Un partenariat incluant la ville, l'Agence ontarienne des eaux (AOE) et le ministre de l'Environnement a permis de défrayer les coûts du matériel et les frais administratifs du programme. L'AOE a pour sa part investi 1,1 M $, la ville 2 M $ et 0,6 M $ sont venus d'autres sources. Ontario Hydro, Consumer Gas, Environmental Action Barrie, la PUC et les propriétaires ont fourni les fonds supplémentaires. La répartition des coûts s'est faite comme suit : 22 % pour les frais administratifs incluant la surveillance et l'évaluation (806 825 $), 62 % pour les accessoires et les rabais (2 305 221 $) et 16 % aux résidents pour les frais d'installation (604 137 $). Le coût total par ménage s'élevait donc 323 $ (11 500 ménages), soit 270 $ payés par le gouvernement et 53 $ par les résidents.

Depuis le lancement du programme au début de 1995 jusqu'à la fin, en février 1999, une somme de 3,7 M $ a été dépensée pour aider 11 500 ménages. Approximativement 62 % (2 305 221 $) ont servi à l'achat d'accessoires et aux rabais sur les toilettes et pommes de douche, 22 % (806 825 $) sont allés aux frais d'administration et de la mise en marché. 

Mesurer les Résultats

La réussite du programme a été mesurée à l'aide de cinq paramètres.

  1. Le nombre de ménages qui ont adhéré au programme.
  2. La quantité d'eau consommée avant et après l'installation des toilettes et des pommes de douche. Durant les six mois suivant les installations, la consommation d'eau de 1 866 ménages a été comparée à la consommation avant les installations. Une autre analyse, plus détaillée cette fois, a été effectuée sur un échantillonnage de 15 ménages en utilisant le compteur d'eau en ligne pour obtenir un profil d'utilisateur pour tous les accessoires fonctionnant à l'eau. Cette analyse a porté sur une ou deux semaines précédant l'installation et ensuite sur une ou deux semaines suivant l'installation.
  3. Les réductions du débit des eaux usées estimées par rapport aux économies de consommation d'eau.
  4. La réaction de la population face au programme. Des entrevues de suivi ont été effectuées auprès de ménages choisis au hasard : on s'informait du rendement des toilettes, de la qualité du travail d'installation, si les lignes directrices du programme étaient faciles à suivre et pourquoi ils avaient participé au programme.
  5. La rentabilité du programme telle que mesurée par l'étalement des dépenses en capital afférentes au programme.

 

Réaction

La ville a publié des annonces pour remercier les participants à l'atteinte des objectifs mais elle n'a pas spécifié combien d'eau avait été économisée. Par ailleurs, en ce qui concerne les consommateurs, la réussite du programme s'est traduite par des factures d'eau moins élevées. L'économie en eau par ménage a été estimée à 56 mtres cubes pour une économie annuelle d'environ 55 $. Le coût moyen du programme pour le chef de ménage étant de 53 $ , c'est un retour sur investissement de moins d'un an avec des économies annuelles récurrentes de 55 $.

De plus, le report de ces travaux d'infrastructures a signifié aussi pour les chefs de ménage, le report d'une augmentation invitable des redevances pour l'eau pour éponger les coûts de ces travaux.

Résultats

En février 1999, un total de 11 500 ménages (soit plus du tiers de tous les logements en 1994) s'était joint au programme, et 14 200 toilettes à débit réduit avaient été installées. Les entrevues de suivi avec les chefs de ménage ont révélé un taux exceptionnellement élevé de satisfaction tant pour l'administration du programme (satisfaits à 90 % ou plus), que pour les toilettes (satisfaits à 93 % ou plus).

La réduction de la consommation d'eau a été évaluée en analysant la consommation réelle, avant et après l'installation des accessoires, dans les 1 866 ménages choisis . Les résultats ont démontré une consommation d'eau réduite en moyenne de 62 litres par personne par jour, soit 12 litres (24 %) de plus que l'objectif de 50 litres par jour par ménage, pour des économies totales estimées de 1 782 500 litres par jour ou 1 782 mètres cubes par jour.

La réduction du débit des eaux usées s'est avérée plus difficile à mesurer puisqu'une partie de cette réduction était attribuée à l'élimination de l'arrosage des pelouses au cours des mois d'hiver. Compte tenu de cette donnée, il a été estimé que le débit des eaux usées a été réduit de 55 litres par jour par ménage. Dans les ménages impliqués, le débit des eaux usées a été réduit, estime-t-on, de 1 335 mètres cubes par jour.

L'amélioration de la qualité des effluents qui était en cours en 1998 à la WPCC devaient coûter environ 19,2 M $ du total du projet qui s'élevait à 41 M $. Le coût d'une nouvelle station de désinfection à lampe UV représentait environ 0,5 M $ de ce total avec des coûts d'exploitation prévus de l'ordre de 15 000 $ par année. De plus, les coûts d'entretien étaient plus élevés que pour l'ancien système chimique au chlore nécessitant 20 heures-personnes par semaine comparativement à 3 heures-personnes pour le poste de chloration. Ces coûts cependant ne comptaient que pour environ 0,5 % d'augmentation du budget d'exploitation et d'entretien total.

Les coûts prévus reliés à l'augmentation du débit des eaux usées étaient de 21,8 M $. Le programme d'investissement de la ville a donc pu profiter d'un étalement net de 18,7 M $ sur sept ans. Les coûts du projet d'une nouvelle station de traitement d'eau pour la baie de Kempenfelt ont aussi été étalés sur sept ans.

Le report des travaux pour la WPCC et la nouvelle station de filtration d'eau signifiait aussi le report de la perturbation de l'environnement aquatique et terrestre que ces travaux de construction auraient engendrée. Le programme signifiait également le report d'une perturbation possible des niveaux et des débits d'eau de la baie de Kempenfelt et du lac Simcoe que la station de filtration d'eau aurait pu causer.

Le système de désinfection à lampe UV a éliminé le déversement de chlore et de ses dérivés dans la baie, et le traitement bactériologique des rejets a été amélioré.

L'AOE a calculé que 825 emplois, en plus du nombre que le programme d'infrastructures avait prévu, ont été et seront créés à cause de la nature à forte concentration de main-d'oeuvre du programme de conservation de l'eau.

Contacter

Pour de plus amples renseignements concernant le programme :

Bureau de la stratégie éco-industrielle
135, avenue St.Clair Ouest, 5e étage
Toronto (Ontario) M4V 1P5
Tél. : 416-314-7898
Téléc. : 416-314-7919
Courriel : defoebr@ene.gov.on.ca
Internet: www.ene.gov.on.ca/index-fr.htm

Direction des politiques d'utilisation du sol
40, avenue St. Clair Ouest, 10e étage
Toronto (Ontario) M4V 1M2
Tél. : 416-314-7090
Téléc. : 416-314-0444
Courriel : neufelda@ene.gov.on.ca

M. Barry Thompson
Ville de Barrie
70, rue Collier (Boîte 400)
Barrie (Ontario) L4M 4T5
Tél. : 705-739-4242
Téléc. : 705-739-4243
Courriel : BaThompson@city.barrie.on.ca

L'auteur

Cette étude de cas a été écrite par Duncan Reilly. Duncan, qui travaille à Adelaide, en Australie du Sud, écrit dans une variété de styles allant du commentaire au factuel, du commercial au technique.

Quelques-uns de ses articles peuvent être consultés à www.aushomepage.com.au.
Son curriculum vitae peu être consulté à www.hotjobs.com/cgi-bin/person-show?P__PINDEX=P109559HL
Il peut être joint à : duncanreilly@optusnet.com.au

La traduction vers le français a été faite par Louise Rioux. Aimant beaucoup les mots, et surtout leur rôle dans l'expression d'une idée, la traduction est un défi des plus intéressants. Disponible pour effectuer vos travaux de traduction, vous pouvez la contacter par courriel à : michelg@9bit.qc.ca.

Rénald Gagnon a édité la version française de cette étude de cas. Rénald possède de nombreuses années d'expérience de traduction et de révision dans des domaines très variés. Vous pouvez le joindre par courrier à : relimax@magma.ca.

Le financement pour l'ajout de cette étude de cas a été généreusement fourni par le Fonds d’action pour le changement climatique du Gouvernement du Canada, Suncor, Syncrude, Enbridge Consumers Gas et TetraPak Canada Inc.

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